Publié le 02/06/2025

Et si créer, c’était aussi ne rien faire ?

Il y a des semaines, parfois des mois, où rien ne sort.
Aucun projet, aucune idée, aucun élan.

Et si ce n’était pas un problème ?

 

L’injonction à produire en continu

Dans le monde créatif, il plane une idée tenace : un “vrai” artiste serait quelqu’un qui crée tous les jours.

Une personne inspirée, productive, alignée, constante.

Mais cette image, aussi séduisante soit-elle, me paraît toxique.

Elle nie les cycles. Elle oublie les creux. Elle pousse à forcer, à publier pour publier, à produire au lieu de créer.

 

Et quand l’élan se retire, parce qu’il le fait toujours, à un moment, on se retrouve à douter.

“Et si je n’étais plus à ma place ?” “Et si j’avais perdu ma capacité à créer ?”

 

Le silence fait partie du processus

Créer, ce n’est pas juste faire. C’est aussi écouter, observer, attendre, laisser venir.

Une maturation lente, souvent invisible.

 

Ces moments de silence ne sont pas des parenthèses inutiles.

Ils sont comme l’hiver dans le jardin. On ne voit rien… mais tout se prépare.

 

C’est là que les idées se déposent, que les envies se réajustent, que les projets bourgeonnent.

 

Un vécu personnel

Il m’est arrivé d’avoir des mois entiers sans approche créative.

Par manque de temps peut-être, mais aussi parce que l’étincelle n’était pas là.

 

Et j’apprends à ne plus me forcer. J’essaie de ne plus culpabiliser.

J’accepte de laisser cet espace vide…

 

Parce que dans ce vide, d’autres choses se passent : l’envie revient autrement. La forme change.

Et parfois, un projet inattendu émerge, plus juste que ce que j’aurais pu “forcer”.

 

Changer de regard sur l’improductivité

Et si “ne rien faire” n’était pas du vide, mais une autre forme de travail ?

Un travail de fond. Intérieur. Invisible. Mais essentiel.

 

Durant ces phases, je fais autre chose. Je prends des notes. J’observe. Je respire. Je me nourris autrement.

 

Créer, parfois, demande aussi de faire la fête, rencontrer du monde, s’immerger dans d’autres cultures, d’autres lieux.

C’est aussi rêver. Et rêver prend du temps. De l’espace. Du silence.

 

D’ailleurs, quand je ne rêve plus assez, je le sens immédiatement. Je suis moins vivante. Moins créative.

 

Le temps du vivant

Tu ne perds pas ton temps en ne produisant rien.

Tu es en train de laisser le terrain se reposer, se régénérer, accueillir autre chose.

 


C’est un geste de respect envers toi-même, envers ton rythme, envers ton processus.

 

Et si on décidait de ne plus avoir peur de ces temps silencieux ?

De les accueillir comme un cadeau discret, une part précieuse du chemin créatif ?

 

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